Le 12 septembre 2014, le Français Mélonin Noumonvi s’est octroyé la couronne mondiale de la catégorie -85kg de lutte gréco-romaine, à l’occasion des mondiaux qui se tenaient à Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan. Le sociétaire du Club des diables rouges de Bagnolet a accepté de revenir sur sa journée pour KOMBAT SPORT. Rencontre avec un quadruple médaillé de bronze européen et double médaillé mondial…
Peux-tu revenir rapidement sur cette journée?
Dans l’ensemble j’avais de très bonnes sensations, avant et pendant la compétition. Je suis resté concentré match après match sans me projeter plus loin dans la journée.
Quel était ton état d’esprit?
Je savais que c’était l’heure pour gagner cette deuxième médaille mondiale, mais sans préciser la couleur. J’avais conscience que chaque seconde comptait dans un match et que tout pouvait basculer en 1 seconde. Cette seconde qui te fait passer de champion du monde à participant aux championnats du monde! Donc cet état d’esprit était simple: réduire leurs champs de manœuvre au maximum et défendre chaque point, comme si c’était celui pour le titre. En clair, j’ai fait cinq matchs, donc 5 finales.
Mélonin Noumonvi accompagné de ses entraineurs Patrice Mourier et Jean-Marc Cardey
Avais-tu un statut de favori ?
Je n’étais pas le favori mais j’étais très attendu car je venais de gagner l’un des plus gros tournois du circuit, donc forcément mes adversaires me craignaient un peu.
Après deux cinquième place aux Jeux Olympiques, ce sacre mondial c’est un peu ce qui manquait à ton palmarès. Comment as-tu réagi lorsque l’arbitre t’a désigné vainqueur?
Oui cette médaille manquait c’est vrai, mais malheureusement ce n’est pas la seule qui manque… Quand le coup de sifflet final a retenti, il y a eu une grande vague de soulagement. Cette dernière minute de match était la plus longue de ma vie. Dans ces moments-là, on s’efforce de ne pas craquer, on se dit qu’on est entrain de le faire et qu’il ne faut rien lâcher. A l’annonce de ma victoire j’ai réagi avec un grand cri de bonheur!
Ta dernière médaille mondiale date de 2009, aujourd’hui tu es champion du monde. As-tu changé ta façon de t’entrainer ou alors est ce qu’on peut parler de déclic ?
Non je n’ai pas changé grand chose. A ce niveau-là, les défaites et les victoires se font à peu de choses. Il n’est pas obligatoire de tout changer. Je savais que je pouvais le faire, il fallait juste que j’attende mon heure.
Peux-tu nous parler de ta préparation pour ces championnats du monde ?
Je me suis entraîné comme d’habitude. Après les championnats d’Europe et un peu de repos, nous avons voyagé tout l’été pour aller chercher des partenaires d’entrainement et de la concurrence. Nous sommes allés en Suède, en Pologne, en Bulgarie, au Kazakhstan avant de terminer par l’Ouzbékistan.
As-tu fait une descente au poids ?
Oui j’ai perdu environ 10 kilos. Cela faisait environ deux ans, c’est à dire depuis les Jeux Olympiques de Londres, que je n’étais pas descendu dans la catégorie, donc c’était un peu difficile, mais j’ai bien géré ma perte de poids.
A moins de deux ans des Jeux Olympiques être champion du monde c’est une très bonne chose. As-tu gagné des points pour la qualification olympique ?
Ce titre est une bonne chose pour la confiance, mais pas au niveau de la qualification. Nous avons un classement mondial, mais ce résultat ne rentrera pas en compte pour Rio. C’est une expérimentation de la fédération internationale pour les Jeux de 2020. Le championnat du monde à Las Vegas en 2015 sera qualificatif. Il faudra être dans les 5 premiers . Tout est donc à refaire pour les Jeux !
A ce propos peux-tu nous rappeler les critères pour prétendre à une participation aux Jeux Olympiques ?
Il faudra finir dans les cinq premiers aux championnats du monde 2015, dans les deux premiers au tournoi européen en 2016, dans les 3 premiers des deux tournois mondiaux en 2016.
Si tu devais qualifier cette journée de championnat en un mot, lequel choisirais-tu ?
Justice
La France a été récemment désignée pour l’organisation des championnats du monde en 2017. Devenir champion du monde à domicile ça te fait rêver ?
Je voulais mettre un terme à ma carrière après les Jeux Olympiques de Rio, mais j’ai changé d’avis lorsque j’ai appris que nous avions les mondiaux pour 2017. Il serait formidable de clôturer ma carrière sur une médaille mondiale à domicile devant tous mes proches. Une belle façon de dire au revoir.
PROPOS RECUEILLIS PAR S.L