Samedi, à l’occasion du championnat de France boxe des poids moyens à Cherbourg, Julien Marie-Sainte s’est incliné face au jeune Karim Achour. Après quelques jours de recul, celui que l’on surnomme « brigadier » a accepté de se confier à KOMBAT SPORT. Retour sur un match douloureux et éprouvant psychologiquement.
Pouvez-vous faire une analyse rapide de votre combat face à Karim Achour ?
En gros j’ai donné le bâton pour me faire battre. J’ai fait des fautes qui ont été bénéfiques pour Karim Achour. Au niveau tactique, cela laissait à désirer et à ce niveau de compétition on paie le prix fort. Ma main gauche était trop basse et à chaque moment mes entraîneurs me mettaient en garde, mais je n’ai rien changé. C’est comme si à un moment donné quelque chose c’était bloqué dans ma tête. Pourtant j’ai fait une très bonne préparation, je ne sais pas si je me suis trop entraîné ou autre mais je ne veux pas me donner d’excuses, Karim Achour a été meilleur que moi. S’il devait y avoir une revanche ce serait avec plaisir. Je reste sur ma faim sur ce combat, c’était un combat de « con ». Je n’ai pas boxé avec ma tête.
Qu’est-ce qu’il vous a manqué selon vous ?
De l’intelligence et de la tactique. J’ai voulu trop en faire, j’avais trop envie de gagner et du coup je ne me suis pas concentré sur ce que j’avais à faire. On a beau se préparer comme il faut mais si on n’est pas là le jour j alors ce sont des mois d’entrainements qui tombent à l’eau.
Quelles sensations avez-vous eu en montant sur le ring après plusieurs mois d’absence sur la scène nationale ?
J’ai remporté cinq titres de champion de France et malheureusement une blessure au tendon du biceps gauche m’a forcé à me retirer des rings pendant deux ans. J’ai dû à ma grande tristesse lâcher le titre de champion de France qui me tenait à cœur. C’était symbolique pour moi de combattre à l’endroit où j’ai commencé à boxer et surtout je voulais rendre hommage à mon papa qui est décédé ici il y a quelques années. Donc, ce combat était très important pour moi. Pendant ma blessure je suis tout de même resté au top du classement donc à mon retour j’étais encore bien classé mais en attendant il y a des boxeurs qui avancent. En début d’année, au championnat d’Europe, je me suis effondré face à l’Ukrainien Bursak, je n’avais pas retrouvé toute mes sensations et ma boxe. Pour le coup « j’étais vraiment à la ramasse». J’ai voulu participer à ce championnat de France pour me prouver que j’étais capable de revenir. C’était un défi pour moi de revenir et de rencontrer un jeune lion comme Karim Achour, qui est un boxeur très talentueux. Je savais que ça allait être un beau combat et c’est pour cette raison que j’ai répondu présent. Un boxeur ne progresse pas s’il ne rencontre pas des adversaires à son niveau voire plus fort que lui.
Karim Achour est un boxeur doué pour son jeune âge, quel adjectif utiliseriez-vous pour le qualifier ?
Il est courageux, il accepte les combats et surtout il fonce peu importe l’adversaire.
Envisagez-vous de poursuivre votre carrière de Boxeur ?
J’étais déçu samedi à l’issu de mon combat, et forcément j’ai commencé à cogiter. Je me suis posé les bonnes questions. Je reviens de blessure donc peut-être qu’il faudrait que je sois un peu plus patient et que je retourne au travail. Je vais devoir prendre mon mal en patience et travailler sur ce qui a péché.
Quels sont vos objectifs à court et long terme ?
Je voudrais récupérer mon titre de champion de France. Mon entraîneur Nacer Lalaoui et moi avons fait à appel à Jean-Marc Mormeck pour m’aider dans mes différentes préparations. Nous allons essayer de trouver des solutions, faire de l’analyse afin de ne plus refaire les mêmes erreurs. Encore une fois Achour mérite sa victoire et je serai ravi de prendre ma revanche. Cette victoire il la mérite il a été meilleur que moi. On verra bien s’il accepte à présent je pense qu’il a d’autres objectifs, à commencer par le championnat d’Europe.
Serez-vous présent l’année prochaine pour tenter de reconquérir le titre ?
Bien sûr
Propos recueillis par S.L